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Quelques repères succincts de synthèse
- Le thème des communautés, des lieux communautaires est évoqué à la fois dans la diversité et dans les objets des « affectios » qui en fondent l’acte. Pêle-mêle on rappellera les Mobile Monday, BarCamp, Carrefour des Possibles, OpenCoffee… favorisant sur des thématiques données, les échanges entre des internautes aux profils et formations divers. Dommage que l’intervenant n’ait pas insisté sur la réalité des « productions », des résultats de ce type de groupe social et surtout son volume réel en nombre de participants ; sans oublier la performance de ces divers lieux et leur marque d’influence. Toutes les époques ont eu leurs groupes sociaux d’influence sur des technologies émergentes, des identités, des référents culturels ou cultuels.
- Le volet marketing mobile présentait peu d’intérêt du fait des seules logiques de séduction de l’intervention et du rapprochement hasardeux entre la croissance des technologies numériques des mobiles et le passage du l’homme singe à l’homme debout… occultant aussi les représentations similaires de l’homme physique en mobilité. Réducteur aussi de véhiculer l’image d’un mobile qui serait la représentation du Moi de chaque individu.
- La rhétorique des espaces et des territoires ouvre des champs riches d’innovation, d’influence sur les décisions, de révélation de façons de voir. L’intérêt de l’intervenant est dans le droit fil de ce qu’il écrit en résumé de sa thèse [2]. Sur les questions de mobilité, il situe bien les enjeux de la délégation dans la gestion d’informations recueillies avec son pendant sur les capacités d’interprétation et les incidences sur la démocratie et la gouvernance.
- La question des liens entre innovation mobile et patrimoine culturel autour de l’expérimentation de Versailles, permet de mesurer les flux d’interaction entre les mobinautes et les usages possibles des informations récupérées. Les enjeux éthiques du stockage des informations (photos, circuit de cheminement) résultant de la mobilité ludique n’ont pas été évoqués. Ce type d’usages semble recueillir un grand intérêt de l’utilisateur, auquel s’ajoutent des opportunités de préparer avant ou de visualiser après, les cheminements de la visite. Evoquant la performance de la relation entre des savoirs culturel et technique, l’intervenant situe fort justement l’expérimentation d’usage dans des modèles économiques : celui de la visibilité et de la diffusion des contenus culturels sur le web par les musées, celui du gain d’images de marque et de notoriété pour l’opérateur technique.
- Sur les usages mobiles dans un contexte de Ville2, l’intervenant rappelle les interactions avec créativité et citoyenneté et plus général les processus d’hybridation. Avec l’expérience « Montre Verte », il donne un bon exemple du « décentrement des crédibilités » mais aussi des natures et modes de recueil des informations entre des capteurs experts en nombre réduit (le volet officiel), et des capteurs basiques en grand nombre et en mobilité (le volet communauté). Un bon exemple de l’impact de la rhétorique des représentations sur les processus d’informations proposés aux décideurs publics. Dommage là encore que l’intervenant ait pu, sans s’interroger davantage, évoquer la mobilité des données mobiles, au sens d’une réutilisation dans d’autres contextes. A nouveau la question se pose de la propriété de ces données issues de la mobilité (et non de la copropriété de leurs usages), de l’éthique des usages qui va avec, de la protection des personnes et du respect des vies privées.
En guise de conclusion
L’atmosphère était bon enfant, et on eu plaisir à entendre les étudiant(e)s évoquer avec fraîcheur les interrogations sur les dangers de la traçabilité [3], sur la robotisation des relations et des usages, sur les implants numériques… Dommage d’avoir été les seuls à le faire.
Le champ était vaste et on aurait pu aussi évoquer :
- les questions de l’incidence de la mobilité numérique sur les configurations et fonctions urbaines de demain,
- saisir l’opportunité d’un lieu d’accueil de formation aux industries du vêtement, pour explorer les usages des tissus numériques à l’attention des nomades et autres mobinautes,
- les rapports des mobiles et de leurs usages avec les pratiques de cheminement physique en situation d’activités professionnelles. Cela donnait parfois le sentiment de réduire la mobilité à l’objet (le mobile) accompagnant la mobilité physique.
- fort utile le rappel de l’un des intervenants sur le rapport à l’individuation / dividuation [4].
- non évoqué, et c’est dommage, les questions liées à la nature même de l’appauvrissement des contenus produits dans les situations de mobilité … souvent réduit à quelques caractères ou quelques octets d’une information numérique de type langage ou captage. Dur, dur dans ces nouveaux contextes numériques de la mobilité, de respecter cette invitation récente d’un philosophe « les hommes doivent réapprendre à réfléchir ».
- mais surtout il est dommage d’avoir si peu abordé la question centrale du cadre juridique des informations produites par les mobinautes… et collectées soit consciemment, soit à l’insu de leur plein gré !
Ce dernier point est probablement à examiner au regard des positions réglementaires ou de la jurisprudence, sans oublier les positions de la CNIL [5]… dans des contextes comme : le mail courrier privé [6], le droit à l’image, le droit à l’internet [7]…
Rappel sur les intervenants à la journée
- Innovation cartographique et mobilité par Jean-Christophe Plantin, doctorant au Laboratoire COSTECH de l’UTC
- 3D sur mobile, et Réalité Augmentée : émergence de nouveaux contenus, services et communautés par Frédéric Vacher, directeur de la stratégie des contenus, Dassault Systèmes
- La communauté mobile en mouvement : axes et perspectives par Philippe Nikolov, du Mobile Monday et Carrefour des Possibles, FING.
- Le marketing mobile vu de l’intérieur par Jean-Baptiste Vallet et Didier Nizard, Agence Système Polaire
- APIs cartographiques, mobilité et rhétorique de l’espace par Bernhard Rieder, Maître de Conférences, Laboratoire Paragraphe, UP8
- Innovation mobile et patrimoine culturel : Versailles par Emmanuel Mahé, chercheur et responsable communication, Orange
- L’enjeu de la subjectivation des données mobiles : visions prospectives par Thierry Marcou, directeur de Ville 2.0 de la FING
- Le divertissement mobile comme ressort de l’innovation par Stephane Adamiak, responsable des contenus innovants chez GOA